Communiqué du Musée de la Résistance :

Le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon a le plaisir de vous convier à venir célébrer ensemble les 1 an de sa réouverture, le dimanche 8 septembre 2024. Les célébrations se tiendront au cœur de l’hommage aux 80 ans de la Libération de la ville. Le musée vous propose une programmation culturelle autour d’une des figures majeures de ses collections : Germaine Tillion.

La cérémonie de commémoration des 80 ans de la Libération de la Ville de Besançon aura lieu place du 8 septembre à 9h45 le 8 septembre.

----------- Programme du 8 septembre 2024 au musée -----------

Le Musée invite l'ensemble musical Tétraktys et la soprano Julie Dey pour une représentation d’extraits choisis du  Ferfügbar aux enfers, opérette-revue écrite en déportation par Germaine Tillion, à 11h et à 15h30 (durée 30 mn).
 Citadelle de Besançon, sous le porche du musée ou à la chapelle si mauvais temps.
GRATUIT

 

Des visites autour de Germaine Tillion seront également proposées ce jour-là, l'occasion de découvrir le parcours exceptionnel de cette résistante-déportée à travers ses archives et objets dans l'exposition permanente.

 8 septembre 2024 à 11h30, 14h30 et 16h (durée 1h).
 Musée de la Résistance et de la Déportation.
GRATUIT (réservation en billetterie et à l'accueil du musée le jour même)

 

Germaine Tillion et l'opérette :

« Au terme de mon parcours, je me rends compte combien l’homme est fragile et malléable. Rien n’est jamais acquis. Notre devoir de vigilance doit être absolu. Le mal peut revenir à tout moment, il couve partout et nous devons agir au moment où il est encore temps d’empêcher le pire ».

Ces mots sont de Germaine Tillion (1907-2008) dans Le Nouvel Observateur du 31 mai 2007 !

A la fin de ses études d’ethnologie, elle est envoyée en 1934 pour une première mission en Algérie, dans les Aurès. Elle y expérimente l’écoute de chacun, l’empathie, le vivre avec, sans jamais questionner. Quand elle quitte l’Algérie en 1939 pour rentrer en France, elle découvre la situation et s’engage contre la collaboration dès 1940, dans les réseaux de résistance. Dénoncée, arrêtée le 13 août 1942, elle est déportée, avec sa mère, sous le régime « Nuit et Brouillard » au camp de Ravensbrück où elles voient et vivent l’horreur.

Germaine Tillion y reprend en cachette et avec l’aide et la complicité de ses compagnes, ses observations d’ethnologue sur le fonctionnement du camp, qui lui permettront de témoigner par la suite. Elle ose même, avec le soutien de ses camarades, rire du malheur pour repousser la mort, en écrivant, en octobre 1944, une opérette en 3 actes, Le Verfügbar aux enfers, dont nous allons écouter des extraits ce soir.

Elle s’y moque de leurs tortionnaires et d’elles-mêmes, les « Verfügbar », c’est-à-dire les déportées qui n’ont pas été assignées à un travail précis et forment pour les nazis le rebut du camp, affectées aux travaux les plus pénibles et mortifères. C’est un pastiche de l’Orphée aux enfers d’Offenbach, lui-même étant une parodie de l’Orphée et Eurydice de Gluck.

Après son évacuation du camp par la Croix Rouge, en avril 1945, avec d’autres détenues françaises qui, ensemble, ont réussi à sortir des documents – archives ensuite léguées et conservées au Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon – elle revient en France et se consacre à l’histoire de la 2nde guerre mondiale et en particulier aux crimes de guerre nazis. Toute sa vie se poursuivra dans les engagements, en Algérie dès 1954, puis pour l’enseignement dans les prisons en France.

Pour la musique de son opérette, Germaine Tillion utilise des airs célèbres, en puisant dans les connaissances de ses codétenues et dans sa grande culture musicale. Les airs de Glück, Duparc, Reynaldo Hahn mais aussi les mélodies célèbres du du cabaret de son temps sont ainsi dotés de nouvelles paroles portant un regard loufoque, surréaliste sur la vie du camp. Rire pour rester vivant.